25 ANS DE QUANTIC DREAM

25 ans. Un quart de siècle. Jamais je n’aurais osé imaginer, en déménageant ce 1er mai 1997 les bureaux et les ordinateurs dans une camionnette de location, que ce studio créé avec quelques amis, et officiellement né le lendemain, serait encore là 25 ans plus tard.

À quoi est-ce que je pensais il y a 25 ans au moment de fonder Quantic Dream ? J’avais imaginé ce jeu auquel je rêvais de jouer, un jeu d’action-aventure qui se déroulait dans un univers parallèle futuriste, dans une ville baptisée Omikron. Je l’avais présenté à tous les studios de la planète dans l’espoir de pouvoir le développer avec leurs équipes, mais aucun n’avait accepté…
Alors comme personne n’en voulait et que je ne pouvais pas imaginer de ne pas le réaliser, je décidais avec quelques amis de créer un studio et de trouver un éditeur pour financer le développement.

Omikron: The Nomad Soul allait constituer pour moi un véritable miracle, directement inspiré de la célèbre phrase de Mark Twain : « Ils ne savaient pas que c’était impossible, alors ils l’ont fait ». Alors que le studio était totalement inexpérimenté, nous allions réaliser une des toutes premières villes en 3D temps réel de l’histoire, un des premiers jeux vidéo entièrement en motion capture, et un des premiers jeux à proposer plus de trente personnages jouables mixtes et pluriethniques. Et nous allions créer une collaboration artistique comme jamais nous n’aurions osé en rêver, avec David Bowie, devenu un avatar dans l’une des premières performances musicales vidéoludique – la première, même ? – de l’histoire.

Tout cela n’a été possible que grâce à celles et ceux qui avaient mis leur confiance en ce projet alors qu’il n’était qu’une idée : Fabien, Sophie, Philippe, Olivier, Anne, Pierre, Florian, Antoine, Xavier… 25 ans plus tard, j’y pense avec émotion, pour leur adresser mes plus sincères remerciements.

Je repense aussi à ces magazines qui se sont très tôt intéressés à Quantic Dream : Génération 4 en France et Edge en Angleterre, notre bible à l’époque. Tous deux ont été les premiers à parler de notre projet alors qu’il n’en était qu’à ses débuts, ce qui nous a permis de trouver un éditeur. Quantic Dream n’aurait pas existé sans la passion de ces journalistes, leur enthousiasme, leur amour sincère des jeux vidéo et des développeurs.

En regardant le chemin parcouru, je mesure la chance immense que j’ai eue de pouvoir collaborer avec des gens talentueux et passionnés, mon équipe en premier lieu, à qui revient tout le mérite de notre parcours, qui par son implication, son attachement au studio, son engagement, a rendu possible l’impossible. Je pense aussi à toutes ces magnifiques rencontres et collaborations avec celles et ceux qui ont bien voulu apporter leur immense talent à nos projets.

Mais les rencontres les plus extraordinaires ont été avec les fans dont j’ai croisé le chemin pendant ces 25 ans : leurs témoignages, leur passion, leur soutien, sont la raison d’être de Quantic Dream. Rien ne nous rend plus heureux que d’échanger avec eux, d’entendre leurs histoires, de découvrir comment le jeu a fait écho à un évènement de leurs vies, parfois de manière particulièrement émouvante.

Je me rappelle par exemple cette personne dont le conjoint, qui allait mourir d’un cancer, avait trouvé un réconfort avec Beyond: Two Souls, ce jeu qui évoque l’éventualité d’une vie après la mort. Je me rappelle cette jeune femme confrontée à la violence de son conjoint et qui, en jouant la scène où Kara s’enfuit avec Alice face à la violence de Todd dans Detroit: Become Human, va trouver le courage de prendre son petit garçon et de fuir à son tour. Je pense à cette jeune femme qui a vécu plusieurs années dans la rue et qui a joué en larmes la scène où Jodie est sans abri dans Beyond: Two Souls… Tellement de joueuses et de joueurs, tellement d’histoires personnelles, d’émotions, de manières dont nos jeux ont fait échos à leurs vies. Chacun de ces témoignages nous a profondément ému.

À travers nos jeux, nous avons toujours eu à cœur d’aborder les thèmes qui nous touchaient, comme la parentalité, l’amour, le sacrifice, la rédemption, la justice, l’égalité, le droit à la différence, car nous avons toujours cru profondément qu’un jeu vidéo était légitime pour aborder des sujets sensibles, même lorsqu’ils sont sérieux et importants.

Quantic Dream a toujours voulu aller au-delà des conventions pour explorer d’autres voies et interroger ce qu’était un jeu vidéo. Nous avons toujours assumé nos choix et notre positionnement atypique, pour faire bouger les lignes et nous exprimer sans compromis. Nous avons ainsi pu travailler sur des jeux pour lesquels nous avons eu une passion sincère, en défendant nos convictions profondes, et nous mesurons la chance immense que nous avons eu de pouvoir le faire.

Avec le succès de Detroit: Become Human et ses 7 millions d’exemplaires vendus, Quantic Dream est désormais un éditeur indépendant qui finance et commercialise ses productions, et soutient d’autres studios indépendants. Nous sommes passés multiprojets, nous avons augmenté significativement nos effectifs, avec notamment l’ouverture d’un second studio à Montréal, et dernièrement nous avons annoncé Star Wars Eclipse™, le jeu le plus ambitieux de notre histoire et un rêve devenu réalité.

En tant qu’organisation, nous travaillons continuellement à nous améliorer, à renforcer notre engagement à être une entreprise plus diverse et plus inclusive, et à nous assurer que nos jeux représentent fidèlement toutes les communautés. C’est un engagement que nous avons toujours eu et que nous continuerons à renforcer dans notre culture et dans tous nos futurs jeux (pour en savoir plus cliquez ici).

De David Bowie à Star Wars™, ces 25 ans ont été un voyage exceptionnel pour chacun et chacune d’entre nous à Quantic Dream. Ce chemin est celui de toute une équipe, qui croit en sa vision, qui a su construire une culture et un savoir-faire uniques, par son implication et son engagement. Aujourd’hui, Quantic Dream tourne une nouvelle page de son histoire, que nous abordons ensemble avec enthousiasme et humilité, conscients du chemin parcouru, mais aussi de celui qu’il reste à faire pour poursuivre nos rêves et les partager avec des millions de personnes à travers le monde.

David Cage